Musique traditionnelle Celtique

Groupe 3

En l’an de grâce 2001, à l’ombre d’un vieil arbre noueux, Paddix Ier, notre bon souverain passionné de musique celtique depuis la nuit des temps, rêvassait en faisant danser son archet au rythme d’une gigue endiablée. Il eut soudain une révélation : cette musique qu’il aimait jouer et partager avait le pouvoir d’agiter des petites bulles de bonheur chez ceux qui l’entendaient ! Il bondit alors (majestueusement), prenant son violon et sa guitare pour partir en croisade afin de porter cette bonne nouvelle au fil des contrées parcourues.

Partageant cet enthousiasme, Dame Hélène la Randonneuse, aux semelles usées à force de laisser sa trace sur tous les chemins partant à l’assaut des cimes, lui emboîta le pas, emportant flûtes et violon, et des chaussures de rechange. C’est ainsi, du moins tel que le rapporte la légende, que se forma peu à peu, une joyeuse communauté musicale qui prit le nom de The Green Fields of France.

Ils allèrent donc égayer de leurs trilles mélodieux des fêtes de village, de modestes auberges, par monts et par vaux. Et c’est au sommet d’une montagne qu’ils rencontrèrent un soir Dame Pascale l’Enchanteuse. Sa voix de cristal faisait vibrer l’air dans toute la contrée. Trouvant leur cause noble, elle décida de se joindre à eux pour mêler cette jolie voix aux vibrantes harmonies celtiques.

Peu de temps après leur apparut un étrange musicien qui semblait venir d’un autre temps. De sa guitare s’échappaient des mélodies pleines de soleil, parfois envoûtantes. Ses doigts agiles dansaient sur les cordes dessinant dans l’air des rythmes aux accents espagnols, brésiliens. C’était Sire Caco le Magicien. Notre bon roi lui demanda s’il pouvait mettre son talent au service de leur croisade celtique. Et c’est ainsi que la communauté s’agrandit encore.

Pour se faire entendre dans le brouhaha des tavernes, il devint évident qu’il fallait amplifier leur musique. Ils firent donc l’acquisition d’une table d’Ondes. Mais ce n’était pas chose aisée que de jouer tout en veillant sur le bon ajustement de cet objet complexe. Un jour, un des amis de Paddix Ier, fidèle admirateur de ses belles ritournelles,se proposa de l’aider et de veiller sur cette table. Ainsi, Sire Daniel Le Mélangeur d’Ondes rejoignit-il la communauté.

Notre bon souverain avait aménagé au cœur de son château, une salle toute de bois habillée, joliment décorée de parchemins exaltant les chantres irlandais, bretons, gallois, et de tant d’autres cultures. De nombreux objets d’art, aussi inattendus qu’imprégnés d’histoires et de légendes complétaient le décor. Alors, dans ce petit sanctuaire de la musique et de l’amitié, réunis autour de la table d’Ondes, dans la lumière chaude de petites lampes judicieusement réparties, la communauté travailla, semaine après semaine, mois après mois, pour pouvoir offrir le meilleur d’elle-même.

Sous un chaud soleil de juillet, une grande fête celtique, le Celt’Fest 73 de Tournon, fut donnée, et The Green Fields of France vint y jouer. Cet évènement eut un tel retentissement que des portraitistes vinrent l’immortaliser pour en avertir tout le royaume. Parmi ceux-ci, il en eut un qui fut invité dans la salle de la table d’Ondes afin de transcrire l’histoire de cette communauté. Or il s’avéra, que ce portraitiste allait dans les semaines à venir, arpenter de nombreux chemins fleuris de légendes en Bretagne. Et que l’un de ceux-ci l’emmènerait auprès d’un luthier de tradition afin d’en revenir porteur d’une harpe celtique. C’est ainsi que Sire Jean-Luc le Barde entra lui aussi dans la communauté.

Entre les concerts, les répétitions dans la salle de la table d’Ondes continuaient. Le répertoire s’affinait et se polissait comme on lustre un joli bijou pour en faire sortir son plus bel éclat. Mais un lutin malicieux, sorti d’on ne sait où, fit son apparition dans la salle. Impossible de le déloger ! Il narguait les musiciens en voltigeant au-dessus de leurs têtes, s’accrochant aux murs et au plafond comme un loir survolté. C’est ainsi qu’il fit disparaître, sans que l’on comprenne comment, une partie du nom de la communauté, nom qui était gravé dans du vieux bois. Il ne restait plus que Green Field’s, il avait même réussi à décoller le s ! Passé un moment de colère et de stupeur, la décision fut prise de conserver ce nom plus court, plutôt que de tout graver à nouveau. Hélas ! Après quelque temps, le lutin récidiva. C’est en essayant d’échapper à une chaussure adroitement lancée vers lui qu’il trébucha et dans sa chute heurta le ‘s qui vint se coller après le premier mot. Désormais, il était écrit Green’s Field ! C’est alors que venu d’une forêt voisine, un petit dragon vert fit irruption dans le local et vint prendre place sous leur nom. Il cracha une longue flamme dorée vers le lutin facétieux, lui signifiant par là qu’il serait bien inspiré de cesser ses exploits, ce qu’il comprit apparemment après s’être fait griller le bout du nez. Depuis lors, Tigern, gardien bienveillant, ne le quitte plus des yeux. Les Green’s Field peuvent répéter en toute sérénité.

Ainsi s’achève, pour le moment ce récit.

Pour le moment. Car la légende des Green’s Field continue de s’écrire au fil de leurs rencontres avec tous ceux qui viennent s’abreuver avec eux à cette fontaine du bonheur et de l’éternelle jeunesse du cœur, celle des mondes celtes, bien sûr !